Tout le monde sait qu’il faut, mais peu le font : boire suffisamment d’eau. Cependant, les avantages en sont suffisamment connus. Notre corps est composé à 60 % d’eau et chaque organe, tissu et cellule de notre corps a besoin d’eau pour fonctionner. L’eau est essentielle pour notre santé physique et mentale. Boire simplement pour étancher la soif ne suffit donc pas, car les cellules du corps ne sont pas suffisamment hydratées.
L’eau minérale naturelle est une source essentielle de minéraux tels que le calcium, le magnésium et le potassium qui, en tant que composants actifs dans les tissus de notre organisme, régulent les fonctions vitales du corps et les processus métaboliques (métabolisme). L’eau contient également des oligo-éléments (fluor, sélénium, oxyde de silicium…) qui, bien qu’en très faible quantité, jouent néanmoins un rôle clé dans notre organisme.
Et qu’en est-il si nous ne buvons pas assez ?
L’altération de la fonction rénale, les calculs rénaux, les maladies cardiovasculaires et métaboliques ainsi que le diabète de type 2 ne sont que quelques-uns des risques pour la santé résultant d’une sous-hydratation. Il existe également des impacts avérés sur les performances cognitives et des risques plus élevés liés à la sécurité tels qu’une attention réduite lors du travail avec des machines, des substances dangereuses, etc. En revanche, de bonnes habitudes d’hydratation favorisent l’attention, la mémoire et les performances dans l’enseignement et sur le lieu de travail.
L’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) estime qu’environ un cinquième de l’eau dont nous avons besoin provient de notre alimentation et recommande de boire quotidiennement une quantité supplémentaire de liquides, à savoir 2 litres pour les hommes et 1,6 litre pour les femmes. Il ressort cependant des statistiques que bon nombre d’Européens ne s’hydratent pas suffisamment. Une sensibilisation ciblée pourrait donc avoir un impact positif sur la santé de millions d’Européens.
Risque accru
Certains groupes sont plus vulnérables à la sous-hydratation et à la déshydratation. Les jeunes enfants et les personnes âgées en premier lieu, en raison d’un risque accru de sous-développement du réflexe d’hydratation ou de l’altération du mécanisme de la soif. Les deux groupes dépendent souvent d’autres personnes pour recevoir de l’eau en temps voulu et « oublient » parfois simplement de boire.
On estime ainsi que pas moins de 60 % des enfants ne boivent pas assez et que 25 % d’entre eux boivent moins d’un verre d’eau (250 ml) par jour. Ce n’est pas anodin, car les enfants sont souvent déjà déshydratés lorsqu’ils arrivent à l’école. Il est donc inquiétant qu’une étude récente ait révélé que les enfants ne consomment que 14 % de leur consommation totale de liquide à l’école. Une hydratation optimale est cruciale pour la flexibilité cognitive et la mémoire de l’enfant, pour sa santé physique et dentaire (une production de salive trop faible en cas de déshydratation favorise la carie dentaire).
Chez les personnes âgées, une mauvaise hydratation est associée à une augmentation de la morbidité (maladie ou problèmes médicaux au sein d’une population) et de la mortalité (taux de décès). Cela revêt une importance croissante compte tenu du vieillissement de la population européenne. Ce groupe dépend également des autres pour recevoir de l’eau en suffisance et est particulièrement vulnérable à la déshydratation due aux changements physiologiques associés au vieillissement : diminution de la sensation de soif, déclin de la fonction rénale et baisse de la teneur en eau du corps.
En Belgique également
Notre enquête auprès de 1 000 Belges révèle que 7 personnes sur 10 indiquent que l’eau est importante pour s’hydrater, mais que seule la moitié d’entre elles met de l’eau sur la table tous les jours. L’eau occupe donc toujours la première place pour ce qui est de la consommation quotidienne, suivie par les boissons rafraîchissantes sans sucre et à faible teneur en sucre. Il semble donc que les Belges aussi soient bien conscients de l’importance d’une bonne hydratation, mais qu’ils ne le mettent pas encore assez en pratique.
Cependant, depuis la pandémie de coronavirus, les Belges boivent plus d’eau et choisissent plus souvent des alternatives sans sucre. Interrogés sur les raisons de leur consommation d’eau, c’est principalement pour s’hydrater pendant un repas ou pendant le sport. Les boissons rafraîchissantes, quant à elles, sont plus souvent associées aux termes « se faire plaisir » ou « se détendre ». Dans ce contexte, les eaux aromatisées ont donc un gros potentiel. Cette nouvelle catégorie est en plein essor, les gens choisissant à la fois de se faire plaisir et de s’hydrater.
Pourquoi l’eau ?
Parce qu’elle est à la fois bon marché et efficace. Quelques verres par jour peuvent faire une énorme différence pour la santé et le bien-être. L’eau est l’option la plus saine et la plus naturelle car elle ne contient ni graisse, ni cholestérol, ni calories, ce qui a, à son tour, un effet inhibiteur sur le développement du surpoids et de l’obésité, des maladies cardiovasculaires, etc. En bref, il est essentiel de reconnaître l’importance d’une hydratation saine et d’aligner en conséquence la politique sur les programmes et campagnes nécessaires.
La clé, c’est l’éducation. Des incitations ciblées se traduiraient indubitablement par des avantages pour la santé et par une amélioration des performances et de la sécurité à l’école et au travail. Et, ce qui n’est pas négligeable : une hydratation suffisante aurait également un impact important sur le plan financier. Si 100 % de la population européenne buvait 2 litres d’eau par jour, cela permettrait d’économiser plus de 250 millions d’euros par an en soins de santé, selon des études antérieures*. « Buvez plus d’eau » est un message simple. Mais les chiffres montrent qu’il faudra un soutien considérable de la part des décideurs politiques pour faire entrer cette idée dans la tête des gens.
Nous espérons donc que le Gouvernement belge travaillera à la lasagne fiscale – y compris la taxe discriminatoire sur le sucre pour les eaux aromatisées – et les taxes qui rendent l’eau en bouteille en Belgique beaucoup plus chère que dans nos pays voisins.
*Lotan Y, Buendia Jiménez I, Lenoir-Wijnkoop I, et al. Primary prevention of nephrolithiasis is cost-effective for a national healthcare system. BJU Int [Internet]. 2012 Dec;110(11c):E1060–7.
Les chiffres et les résultats présentés dans ce blog proviennent de Hydration and Health, Hydration in Europe, Children and Hydration, Older adults and Hydration, Dr. Joan Gandy, Fellow of the British Dietetic Association. Dr. Gandy is auteur van het Oxford Handbook of Nutrition and Dietetics and the Manual of Dietetic Practice.