Achats transfrontaliers

Près de 4 Belges sur 10 achètent des boissons à l'étranger

La « lasagne fiscale » belge incite les consommateurs à se rendre à l'étranger

Pas moins de 37 % des Belges déclarent acheter des boissons dans les pays voisins. Près d'un Belge sur neuf le fait au moins une fois par mois, selon notre enquête menée auprès de 1 000 Belges. « Toutes les taxes et tous les impôts belges entraînent un manque à gagner pour nos entreprises et pour le gouvernement.

Nous traversons de plus en plus souvent la frontière pour économiser sur les produits de tous les jours. C'est particulièrement vrai pour nos boissons. En effet, en plus de la TVA et des droits d'accises normaux, notre pays prélève également une cotisation sur les emballages et une « taxe sur le sucre » (qui s'applique également aux boissons sans sucre ni édulcorant, telles que les eaux aromatisées).

Pas moins de quatre Belges sur dix déclarent faire des achats frontaliers. Et même les habitants des régions frontalières ne sont pas les seuls à faire des achats dans les pays voisins : de nombreux Bruxellois, par exemple, s'y rendent régulièrement. 11,4 % d'entre eux font même des achats de l'autre côté de la frontière au moins une fois par mois. Chez les jeunes (-34 ans), ce chiffre atteint même 17,2 % et 5,2 % d'entre eux le font chaque semaine.

C'est donc un fait que nos boissons sont plus chères en Belgique que dans les pays voisins depuis que notre pays a introduit une taxe supplémentaire sur les boissons sucrées en plus de la taxe sur les emballages en 2015. Prenons l'exemple d'une bouteille de 1,5l de boisson gazeuse pour laquelle vous payez 1,53€/litre en Belgique (Carrefour) ; aux Pays-Bas, vous trouvez la même bouteille à 1,27€/litre (soit 17% moins cher) ; en Allemagne (chez REWE), vous ne la payez que 0,99€/l soit 35% de moins, et en France (Auchan), selon la bouteille, vous payez soit 1,08€/litre (pour une bouteille de 1,75litre), soit 29% de moins, soit 1,22€/litre (pour une bouteille de 1,25litre), soit 20% de moins. Ces accises élevées érodent le pouvoir d'achat, en particulier pour les revenus les plus faibles.

La taxe sur le sucre ne réalise pas son objectif

Quelque 55 % des Belges estiment donc que la taxe sur le sucre en particulier n’atteint pas son objectif et ne conduit pas à une consommation plus saine. Cette taxe est prélevée sur toutes les boissons contenant du sucre ou des édulcorants, donc également sur les variantes light, les thés, les cafés et les eaux aromatisées qui ne contiennent même pas de sucres ou d'édulcorants. Elle n'encourage donc pas les consommateurs à réduire leur consommation de sucre et à opter pour des alternatives à faible teneur en calories, ce qui était l'objectif recherché. Au contraire, elle ne fait qu'augmenter nos prix belges et pousse donc les gens à acheter leurs boissons de l'autre côté de la frontière, ce qui représente une grave perte pour notre industrie belge des boissons, mais aussi pour le Trésor public belge.

Si nous constatons dans notre enquête que les Belges dépensent en moyenne 50 euros par mois en boissons rafraîchissantes et que plus d'un dixième d'entre eux achètent au moins une fois par mois à l'étranger, cela signifie que beaucoup d'argent part à l'étranger. Le manque à gagner est donc considérable, tant pour les producteurs et les détaillants de boissons que pour les pouvoirs publics. En d'autres termes, ce n'est pas seulement le pouvoir d'achat des familles, mais aussi la compétitivité des entreprises belges qui est durement touchée par l'augmentation des taxes.


Les chiffres de GfK montrent qu'au cours des cinq dernières années (de 2017 à 2021), nos entreprises ont vu quelque 369 millions d'euros de chiffre d'affaires s'envoler en raison des achats aux frontières. Moins de chiffre d'affaires signifie moins d'investissements, moins d'embauches et moins d'emplois. La taxe belge à la consommation représentant environ 45 % du prix de détail, le gouvernement a immédiatement perdu plus de 166 millions d'euros de recettes au cours de la même période. Et cela comprend deux années corona ».

La FIEB plaide donc pour une révision urgente de ces taxes et cotisations. La fédération sectorielle envisage notamment une évolution de la fiscalité qui optimise les recettes et peut créer une situation gagnant-gagnant pour tous, c'est-à-dire les consommateurs, l'industrie belge des boissons et le Trésor public. En réduisant les droits d'accises, nous comblons l'écart avec les pays voisins, ce qui rend les achats frontaliers moins attrayants et encourage donc les achats belges. Pour le gouvernement, cela compense la perte de revenus des taxes, cela génère plus de revenus pour nos producteurs belges et apporte plus de confort aux consommateurs.

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